Les fidèles du Boukornine

samedi 25 juin 2011

La puérilité d'Ennahdha au sujet de son financement

Ce mercredi, on a débattu au sein de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution d'un sujet fort intéressant à savoir l'organisation des partis politiques.

Personnellement, dés l'annonce du report de la date des élections j'ai attendu impatiemment que ce problème soit soulevé et traité radicalement par cette structure qui est la seule apte à le faire dans cet environnement "intérimaire".

Mais Ennahdha n'est pas du même avis.
En effet, disposant d'un financement colossal de la part des enturbannés du golfe avec leurs pétrodollars pourris, Ennahdha verrait d'un mauvais oeil une éventuelle réglementation du financement des partis.
D'ailleurs, les représentants d'Ennahdha se sont retirés de la séance du mercredi après-midi portant sur le décret-loi relatif à l'organisation des partis.

Comment peut-on parler d'une transition démocratique quand un des partis use de moyens détournés et prohibés pour augmenter ses chances de gagner les élection ?
Comment peut-on tolérer une éventuelle tricherie ?
Comment ne pas enquêter sur les origines du financement des partis ?
Comment accepter que les enturbannés du golfe s'ingèrent dans notre vie politique et décident pour le peuple tunisien de son devenir ?
Si le Qatar ou le Koweït à titre d'exemples décident d'installer un régime islamiste en Tunisie et y mettent les moyens, comment être sûr que c'est également ce que veut la majorité des tunisiens ?

Ennahdha menace même de suspendre son adhésion à la haute instance de Ben Achour. C'est qu'ils veulent nous pourrir notre révolution et tels des vampires, se nourrir du sang de nos martyrs pour venir installer leur dictature sur notre terre bénite.

Sauf qu'il y a un hic... L'invincible volonté du peuple tunisien de faire de son pays un havre de paix et un exemple de démocratie pour les pays arabes... 

mercredi 22 juin 2011

Le Pr. Zaouch, la révolution des jeunes médecins et mon humble personne

Inutile de vous rappeler que le système médical tunisien est profondément malade, titre de mon précédent billet qui rapporte quelques pathologies qui menacent l'intégrité du patient et du médecin admis dans les hôpitaux tunisiens.

Samedi dernier, une demoiselle, interne dans le service de chirurgie A de l'hôpital Charles Nicolle, se fait violemment gifler par une patiente alors qu'elle assurait une garde aux urgences.
Etant de garde le même jour au sein du service de chirurgie en question, j'ai pu assister et essayer de défendre, non sans peine, la dignité bafouée de cette jeune interne, tout ce qu'il y a de plus sérieux et compétent.

On a permis avec quelques confrères volontaires que le service des urgences ne soit pas paralysée parce que l'interne violentée se devait d'aller porter plainte et ne pouvait plus continuer la garde. 

Entre temps, l'interne est prise à partie par une bande d'ouvriers qui la menacent de témoigner contre elle si jamais elle ne retire pas sa plainte. Etant livrée à elle même, aucun soutien moral de la part de cette administration complice par son silence et sa passivité à outrance de cette agressivité ambiante qui nous touche chacun à son échelle. 
L'interne affolée décide de se rétracter et de revenir compléter sa garde comme si de rien n'était. 

Pire encore cet acte  n'est pas isolé. Tous les deux-trois jours, dans les hôpitaux universitaires de Tunis, des médecins se font violemment agresser laissant chez certains d'importants dommages.
Ces crimes restent souvent impunis, du fait de la nonchalance de l'administration face à notre honneur piétiné. 
Les hôpitaux de Salah Azaïez, l'Hôpital d'Enfants ou tout dernièrement celui de la Rabta peuvent en attester.  

Fort de l'appui de mon chef de service, le grandiose Pr. Zaouch, sommité mondiale dans le domaine chirurgical et militant de longue date et celui d'une pétition que j'ai fait, moi-même en compagnie de deux autres collègues, tourner le lendemain, selon laquelle on n'était plus apte à assurer des gardes aux urgences tant que notre sécurité n'était pas garantie et pour protester contre l'absence totale d'encadrement dans ces lieux où nous consultent des centaines de malades pendant chaque garde avec un rythme effréné et desquels nous sommes contraints de faire le tri parfois à tort et à travers vu le manque d'expérience et le débordement manifeste dont nous faisons l'objet. 
La pétition a comporté plus de 300 signataires. 
Nous en avons fait des copies et en avons adressé au dit service. et aux autres services de chirurgie. 

Au final, hier mardi 21 juin 2011, je ne suis pas allé aux urgences. J'ai été dans mon service, en tenue et j'y ai passé toute la garde. 
Le chef de service des urgences a été obligé de recruter d'autres internes pour me remplacer à la dernière minute. Mais je pense que le message est passé. 
J'assume pleinement les conséquences de mes actes. Que ceux qui s'obstinent à nous encourager à se faire gifler en silence et à ne rien apprendre de surcroît fassent notre boulot à notre place. Que le système médical pourri bâti sur des chimères implose tranquillement. 

Je précise à nouveau que c'est de notre ressort, nous jeunes médecins, de révolutionner notre secteur. Qu'on arrête avec notre sempiternelle peur de changer les choses et de bousculer les a priori  !   

Voilà qui est dit.
Affaire à suivre... 

mardi 14 juin 2011

Un secteur médical profondément malade...



Je suis profondément dégoûté de la pratique médicale dans les hôpitaux tunisiens.
Sans vouloir tomber dans l'extrême facilité et la bassesse de la généralisation, mais on voit chaque jour des abus de pouvoir qu'il serait criminel de passer sous silence.
Les hôpitaux sont corrompus et sales. Il faudra être plus que patient pour être patient en Tunisie.

Pas de compresses stériles. Et pour cause, tous ces infirmiers qui ont ouvert illicitement des infirmeries en utilisant le matériel hospitalier. Personne ne fait rien, parce que tout le monde est complice. 

Des malades qui sont obligés de passer par la consultation privée du chef de service pour être hospitalisés dans un hôpital que le contribuable a payé de son sang et de son argent avec la complicité des surveillants. 

Des médecins cupides et intéressés. Des patients égarés, quoique souvent bien soignés.


Mais où est le serment d'Hippocrate dans tout cela ?
Nous en sommes à des années lumières...

Des médecins qui se traitent de tous les noms d'oiseaux en public comme en privé. Des patients dont on abuse de la confiance, de l'argent et de la dignité.

Je m'insurge ! Je me révolte !
J'ai fais médecine parce que j'ai des idéaux de philanthropie. Oui mesdames et messieurs, j'ai bien dit philanthropie !
Connaissez-vous seulement, le sens de ce mot ?

N'en parlons même pas de ces rats que j'ai croisé dans une certaine biberonnerie. Il est aussi d'innombrables autres problèmes très profonds telle la prise à partie des médecins par les patients devenue une triste

Dernièrement, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le Syndicat des Internes et Résidents de Tunis qui a organisé des manifestations ainsi que des grèves pour mettre la pression sur les responsables. Je croyais qu'on menait le même combat pour des soins dignes pour tous les citoyens de ce pays.
Il s'est avéré que le seul réel problème jugé urgent par ce syndicat c'est le droit de faire des stages à l'étranger et la suspension de cette fameuse loi relative au service national vu que finalement les grèves prévues pour les 13-14-15 juin ont été suspendues à la dernière minute.

Dans la page officielle du syndicat, on ose même crier victoire ! Mais de quelle victoire parlez-vous ?
Il n'y a aucune gloire quand la gangrène qui évolue depuis des années dans ce milieu médical pourri n'a pas été traitée d'une façon radicale.
En sachant que l'activité du syndicat des médecins est gelé depuis trois bons mois, Dr Khelil Zaouia ne faisant plus l'unanimité, on doit endosser la responsabilité historique de révolutionner notre secteur. C'est à nous, qu'il incombe d'agir désormais !

On est, de jeunes médecins, encore imprégnés de hautes valeurs morales contrairement à certains de nos aînés que l'argent a dévié du droit chemin, sauf le respect que je leur dois.
C'est à nous de mener ce combat et de mettre les bouchées doubles pour qu'un jour, le patient redevienne la prunelle de nos yeux.
Prenons exemple sur nos voisins, les médecins algériens et marocains, qui malgré la répression sauvage de la police continue à se battre pour la dignité du médecin, celle de la médecine et celle du patient.

Maintenant, si vous me dites qu'il s'agit d'un gouvernement provisoire, qu'il serait impromptu de lui demander des comptes alors qu'il n'est là que pour gérer les affaires courantes en attendant ces foutues élections historiques qui tardent à venir. C'est une idée que j'accepterai volontiers. Cela dit, ce sujet mérite d'être discuté et toute vérité est bonne à dire !


A bon entendeur, salut !  

jeudi 9 juin 2011

Un quart de siècle d'existence...







Un quart de siècle d'existence, ça se fête ! 

Permettez-moi de remercier du fond du cœur tous ceux et celles qui au cou de mon âme se sont un jour pendus. Pour leurs innombrables services rendus. Pour leurs éternelles mains tendues. Pour m'avoir dans mon dos, corps et âme défendu. Pour les fous rires inattendus. Pour m'avoir accepté avec mon sale caractère, bien entendu. Ma destinée est à votre existence suspendue ! 


J'ai passé 25 ans à rêver de la liberté, 25 ans à cultiver des idéaux, 25 à aimer passionnément, 25 ans à défendre des causes justes mais perdues, 25 ans à me casser la gueule et à en sortir grandi, 25 ans à me révolter contre l'injustice et l'hypocrisie,  25 ans à être quelqu'un d'entier et de désintéressé ! 


Et c'est là ma couronne, loin de ceux qui s'acharnent à réussir socialement grâce au blogging.
Je suis de ceux qui les regardent gesticuler sur les médias conventionnels en me disant fièrement: "On n'a pas les mêmes valeurs..."


Je fête aujourd'hui mon premier anniversaire post-révolution. Je sens, comme un peu tout le monde, que cette révolution est aussi la mienne et quand le vent souffle sur mon visage, je ferme les yeux et je bois à la liberté retrouvée. 


J'ai passé un quart de siècle à tenter d'être quelqu'un de bien. Avec vos messages et vos voeux, vous m'avez prouvé que je suis sur la bonne voie. Merci !