Les fidèles du Boukornine

jeudi 30 septembre 2010

Nessma TV est une chaîne privée (de bon nombre de droits)...




On tombe là aussi dans le tragi-comique en traitant le triste cas de la chaîne de télé nationale, la cultissime TV7. Après avoir fustigé Al-Jazeera (et ART bien avant) pour avoir abusé de leurs droits d'exclusivité sur les images de matchs qui nous concernaient parfois directement même s'ils les avaient acquis au prix fort.
Privant le téléspectateur tunisien lambda de se soûler la gueule au ballon rond et l'obligeant parfois à quitter son nid douillet pour aller roter son surplus de médiocrité dans des cafés bondés de monde, d'insectes et de crasse.

Ce qui a valu à cette chaîne satellitaire qatarie une campagne de dénigrement à l'échelle nationale où tout le monde s'y mettait volontiers, notamment des journalistes exerçant consciencieusement leur noble mission en de véritables chiens de garde des "valeurs" de l'ordre établi.

Aujourd'hui, TV7 fait de même avec Hannibal TV et Nessma TV. Ils demandent pour le droit de diffuser le troisième match et les coulisses de payer autant que la somme totale qu'ils ont déboursé à la Fédération Tunisienne de Football pour l'acquisition des droits de tout le championnat tunisien.
Mais, personne n'en parle, sauf Nessma du bout des lèvres, qui s'étonne avec une incroyable timidité de cette dictature de la première chaîne publique du pays, septième du nom.
S'excusant presque au passage d'être une chaîne privée.

Privée concrètement, de filmer les matchs de foot et les à-cotés, privée du droit de critiquer dans une sitcom l'accent sfaxien et privée de s'implanter en Algérie même si elle prône les valeurs sacrée de l'union maghrébine.

Nessma TV est une chaîne sérieuse qui présente une matière médiatique comestible, de grosses productions internationales, des émissions et talk-shows de qualité.
Arrêtons de mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent bien faire. Je ne dis pas qu'il faut leur refiler les droits gratuitement, mais on pourrait leur proposer un prix raisonnable.

(Inutile de revenir sur le doublon Stade7/Dimanche Sport, la médiocrité de TV7 est telle qu'ils produisent deux émissions identiques pendant deux jours de suite)

lundi 27 septembre 2010

Le(s deux) petit(s) train(s) train(s) de la vie à Bir el Bey...




Dans ce billet, je ne parlerai pas des deux trains qui se sont suivis ni du deuxième qui s'est naturellement mis à l’infinitif.
La faute n'est pas à une défaillance, ni aux pluies diluviennes... La faute à Bescherelle.

Dans ce billet, je ne parlerai pas des médias qui se sont foutu de la gueule du peuple ni du peuple qui ne s'en est même pas rendu compte, rendant par la même occasion un vibrant hommage à l'étrange odeur de pisse à toutes les victimes de la tragédie de Bir el Bey.
Parce que tout va toujours bien. Même (et peut-être surtout) quand ça va mal.

Dans ce billet, je ne parlerai pas de ces passagers qui ont frôlé la mort pour atterrir dans le JT de 20h de TV7 arborant un splendide sourire reconnaissant et louant les efforts fournis pour les sortir de là. D'aucun n'a pensé à leur crier que l'on réclame en tant que beau peuple d'un beau pays que les responsables soient jugés pour que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Les transports en commun tuent en Tunisie chaque année plus que ne le fait le SIDA.

Dans ce billet, je ne parlerai pas de BendirMan, un artiste engagé, un jeune bourré de talents qui n'a pas le droit de se produire sur des scènes décentes rien que parce qu'il tient un discours inférieur à 99.99% langue de bois.
12% de langue de bois étant un pourcentage trop bas pour un pays où les responsables semblent être plus imprégnés par Pinocchio que par Voltaire. Dans une contrée, où l'on manque cruellement de cellules de Leydig et de Sertoli (Cf. testicules)


Dans ce billet, je ne parlerai pas des erreurs d'arbitrage du match qui a opposé le CSHL à la JSK. Peut-être parce qu'il n'y en a pas eu. Ou pire parce que les autres ne veulent pas. (Hein ? qui sont les autres ? Mais ferme ta gueule !)


Dans ce billet, je vais me contenter de sourire avec hébètement, de fermer les yeux en m'allongeant sur un lit jadis douillet et rêvant aujourd'hui de prendre congé. 
Pourvu que je m'assoupisse pour rêver d'un monde meilleur et advienne que pourra...

lundi 20 septembre 2010

A six ans, je rêvais d'être... retraité !




En gros, les caisses sociales sont en train de faire faillite comme pratiquement partout dans le monde et la France tout récemment vu le vieillissement de la population (Les personnes âgées de plus de 60 ans passeront de 16% actuellement à 27% en 2030) et l'augmentation de l'espérance de vie à 75 ans.
Pour sauver les causses sociales d'une perte sinon inévitable, on s'attaquera à un projet portant le doux nom de "Réforme des retraites".

Il y a deux possibilités, et l'on pourra aligner les deux si cela nous chante: Soit on reculera progressivement l'âge de la retraite, on parle de 65 ans dés 2020. Soit on augmentera "légèrement" les cotisations. (Mais mon petit doigt me dit qu'on fera appel aux deux à la fois)
(Je rassure les chômeurs qui lisent cet article, vous n'aurez toujours rien à payer)

Le peuple acquiescera quoiqu'il en advienne de sa destinée, avec le large sourire qu'on lui connait tous et un hochement de la tête fataliste et machinal digne d'un jeun diabétique à qui l'on vient annoncer la nécessité de lui amputer un de ses membres.

Non pas comme ces peuples soit-disant développés, qui sortent manifester pacifiquement leur mécontentement par centaines de milliers envahissant les rues et abandonnant leurs postes pendant plusieurs jours !!
Nous, on est civilisé...
On sort pas dans les rues, sauf pour aller chercher à manger, ou pour aller s'acheter des "glibettes".
Sarkozy devrait songer à nous envoyer sa populace, on pourrait leur enseigner l'art de vivre en totale inertie harmonieuse avec son environnement socio-politique. (La dernière phrase est sophistiquée et contient beaucoup d'effets spéciaux, ne quittez pas, c'est fait exprès. Rendez-vous deux lignes plus tard.)

(Nous y voilà) De toute façon le résultat est le même partout, que ce soit dans les pays développés ou ceux qui sont très loin derrière et qui se disent en voie de développement. Le peuple aboie mais la réforme est toujours adoptée à la fin.
Entre temps, il y a toujours un délai de dialogue social sur la question. On a tout simplement l'impression que c'est fait uniquement dans le but de donner aux médias matière à parloter et au peuple un peu de temps pour digérer.
Il faut dire que cette décision est inévitable et visiblement vitale pour les caisses sociales.
Je ne suis pas spécialiste, non plus, pour discuter des modalités de cette réforme.
L'état serait déficitaire dans quelques années si l'on ne fait rien. Il doit donc agir et nous demander de payer de notre argent, de notre sueur et de notre vie le tribut de notre appartenance sacrée à ce beau pays qu'est la Tunisie.
Il n'y a plus rien à rajouter là dessus. Ainsi soit-il...(souhaitait-il du bout des lèvres, le regard rivé vers l'horizon)

C'est fou, je n'avais même pas six ans et je commençais à rêver de la retraite, de la belle vie, des grasses matinées, des débats enflammés avec des sexagénaires à propos de cette jeunesse perdue qu'on ne comprendrait plus évoquant la sempiternelle question de la "generation gap" et enfin de ce café matinal dégusté lentement sur la terrasse d'un salon de thé de la banlieue nord en lisant Courrier International.

Je sais, désormais que ce rêve est aussi inaccessible que celui de posséder un jour mon jet privé.

Heureusement, que le pays du jasmin a aussi pensé aux fainéants comme moi !!
Il me sera toujours possible et peut-être obligatoire de faire quelques années de "retraite" avant de trouver un poste question d'avoir un avant-gout et de ne pas trop s'impatienter par la suite en attendant mes soixante-cinq ans.
Aujourd'hui, j'ai aussi une pensée émue à toutes ces personnes qui n'auront finalement jamais de repos bien mérité après une longue carrière de dur labeur.
Parce que si l'espérance (sportive) de vie atteint les 75 ans, force est de reconnaître aussi que le Tout Puissant (Mazembe) finit souvent par nous rattraper bien avant... Ayant eu au passage, raison de nos espérances et de nos rêves d'enfant de pouvoir jouir un jour du quotidien ennuyeux mais ô combien alléchant d'un retraité oisif.

vendredi 17 septembre 2010

A l'enterrement d'une feuille morte...





Un sourire fait naître un espoir, un rêve ou un plan d'avenir.
un esprit crédule comme le tien, s'y accroche et se dit qu'il y a peut-être moyen de planter cet espoir et de le voir pousser au fil des ans.

Mais le fil ne tient pas sous le poids des années. Tu aurais du opter pour les fils métalliques. Cependant, toi, par amour du risque ou par souci d'économie, tu as préféré t'abriter dans une toile d'araignée.
Aujourd'hui tu ne paies que le tribut de ta nonchalance. 
Alors fermes ta gueule pour commencer et arrête de pleurnicher.

L'automne va bientôt s'installer.
Les feuilles de tes rêveries mourront et tomberont une à une décrivant une trajectoire curviligne obéissant à la loi de la gravité qui a cogné la tête de Isaac Newton tout en fléchissant la tête face à la volonté suprême du vent.

Tu me parais pale, peut-être malade. Mais souris ducon, pour avoir les rides aux bons endroits ou pour afficher tes incisives... Arrête de faire le malin!

Oublie l'amour, la liberté, les mots, la justice, la fraternité, la solidarité, l'humanité et tous ces autres principes poussiéreux. Tu es assez grand maintenant pour t'être aperçu au moins que le père Noël n'existe pas...

Pourquoi tu t'obstines alors à combattre des moulins à vent ?

Demain, au Djellaz, ce sera l'enterrement officiel de tes idéaux. Il y aura tous les rêveurs de ce coin du monde qui viendront te présenter leurs condoléances. Tu n'en as rien à foutre je sais... Tu es inconsolable même... Mais tu fermeras ta  gueule quand-même, parce que c'est moi qui te l'ordonne.

Demain, de tes propres mains, tu couvriras les corps inanimés de tes utopies de terre fraîche. Puis, impassible tu les enterreras à jamais. 
Plus tard, tu me remercieras, c'est nécessaire pour passer à autre chose. Alors s'il te plait, pour une fois écoute moi... Fais ce que je te dis...
Je dois partir à l'instant, je te laisse avec un pincement au cœur. Je te souhaite de t'en sortir, je sais ce que tu vis.
J'espère seulement que tes chimères ne sont pas des revenants et qu'une fois enterrés, ils ne referont jamais plus surface. 
Ceci dit, te connaissant et à avoir ces cernes qui te donnent une sale mine, je ne peux m'empêcher de craindre le pire... 



 

lundi 13 septembre 2010

Le petit pyromane que j'étais...






J'ai toujours été de ces êtres qui s'éprennent d'un coup, d'un monde, d'une idée, d'une belle âme ou d'un regard assassin.
Tout jeune, ma vie ressemblait plus à des cycles de jeu qui se répétaient inlassablement à un rythme plus ou moins soutenu: Au début, une idée commençait à me plaire et à germer dans mon jeune esprit. Puis, je passais petit à petit, mon temps à réaliser cette idée jusqu'à ce que les "grands" y voient une certaine menace pour mon équilibre ou pour mon intégrité. Enfin, on me dépossédait de force, de mon joujou et je passais une période assez longue à faire le deuil de cette dernière rupture.


A cette époque là, je devais avoir tout juste huit ans, si mes souvenirs sont bons.. Mais prétentieux de nature, je sais très bien qu'ils le sont.
Je commençais à m'intéresser de prés au feu, à cet élément de la nature qui a cette capacité de fasciner les humains à tout âge.
Comment frapper deux silex l'un contre l'autre ou frotter une allumette contre une surface rugueuse arrivent-ils à faire naître une flamme, un concentré de poésie, de magie, de passion, de douleur et de brûlure.
J'avoue que jusqu'à aujourd'hui, je garde toujours la même stupéfaction puérile devant la même flamme qui faisait valser mon coeur presque vingt ans auparavant.

On était en plein été de l'année quatre-vingt-quinze, j'étais, le plus clair de mon temps, occupé à expérimenter le contact du feu avec à chaque fois une nouvelle matière.
La plante verte ne se brûle pas de la même manière que le papier qui à son tour présente des différences de combustion vis-à-vis du papier imbibé d'essence.

Je me délectais de ce spectacle extraordinaire que produisait la destruction d'une matière par l'effet de flammes dansantes au gré du vent.

Jusqu'au grand jour, où j'avais décidé de passer le cap et de jouer dans la cour des grands. Nous avions un débarras au fond du jardin dans lequel toute la famille élargie avait enfoui un jour ou l'autre, un bouquin, un moteur à essence de barques ou un objet à qui on ne trouvait plus aucune utilité mais dont on ne pouvait absolument pas se séparer.
Il y avait au moins une vingtaine de personnes pour qui ce lieu était loin d'être anodin.
Ce n'était pas assez pour me dissuader de réaliser mes plans maléfiques de la découverte du monde et de ses éléments. J'étais un peu trop passionné, un peu trop convaincu pour abandonner mon projet.

Pour m'acheter une boite d'allumettes. J'ai du galérer.
Il faut dire que j'étais à court d'argent et être fauché à l'âge de huit ans, c'est tout simplement n'avoir pas un sou.
J'ai dû aller voir ma tante qui nous rendait visite et lui demander d'un air d'une candeur inouïe après lui avoir chanté une chanson et raconté quelques blagues si elle avait cinquante millimes pour que je m'achète des bonbons.
Pour en rajouter, je lui ai promis que ce n'était qu'un prêt et que je lui rendrais la somme aussitôt mes parents rentrés...

Attendrie par mon stratagème ou ma dignité de façade, elle m'avait refilé cent millimes.
Ce qui nous faisait deux boites d'allumettes, si mes calculs sont bons...
Un arsenal qui m'avait permis de tuer le temps tranquillement en mettant le feu un peu partout avant de me décider à me lancer.
Le débarras a pris feu sous mes yeux, et j'ai eu l'occasion de rajouter volontairement d'autres foyers avant de lancer l'arme de crime cramer sur les lieux.
Je n'avais aucune conscience du danger qui me guettait ni de celui que je faisais encourir aux voisins et à mes proches.
J'étais juste un gamin qui triomphait devant son jouet... Un jouet qui prenait feu rapidement...

Il aura fallu l’intervention musclée de la protection civile et la coopération de dizaines de voisins et de passants pour contenir un incendie impressionnant qui n'a heureusement pas fait de victimes.

Toute personne de la famille avait obligatoirement une histoire particulière à raconter à propos de ce débarras, des objets dont ils ne croyaient jamais avoir à se débarrasser. 
Dés lors, ils allaient commencer à conter leurs histoires avec les yeux qui pétillent. 
Avec cette fin tragique que j'ai su leur donner, de minables magazines Prima et Mode&Travaux se sont vus ériger au statut fort enviables de martyrs. 

Les soixante dix vierges n'étaient peut-être pas leur destinée non plus... Mais, dans ma famille on en parlait comme des tableaux de maîtres qui seraient partis en fumée.

Puis quand un fonctionnaire de la protection civile était venu demander le nom et l'âge de celui qui avait déclenché l'incendie. Je lui ai donné un faux nom et un age nettement inférieur au mien. 
Mais mes proches m'en voulaient trop pour laisser filer cette occasion inespérée de venger leurs magazines...

Aujourd'hui, presque vingt ans après les faits, tout le monde m'a pardonné peut-être par lassitude vu les innombrables catastrophes que j'ai pu causer ou probablement parce que j'ai su, à coté de ces frayeurs que je leur faisais endurer, irradier le foyer de vie, de farces, de blagues et de bonne humeur.

Mais force est de constater, que si j'ai laissé tomber les allumettes et les briquets, je garde toujours un faible incontestable pour les propos incendiaires et j'ai toujours tendance à m'enflammer durant les débats même s'il n'a plus jamais été question du magazine Prima... Comme par respect à son statut de martyr...
Pire, mon humour d'avoir trop pris feu, s'en est trouvé calciné. Corrosif et noir jusqu'au bout. 
Si je suis resté incendiaire de confession, je suis devenu pyromane de la discussion.
Heureusement que maintenant je suis un grand garçon et que j'ai au moins la possibilité d'assumer et de répondre de mes actes éventuellement...

jeudi 9 septembre 2010

Abderrazek Chebbi, le sauveur de l'humanité !


Animateur d'une émission où l'on pleurniche à volonté (l'équivalent tunisien de y a que la vérité qui compte, l'émission de TF1 présentée par Pascal et Fontaine) portant le doux nom de "El Mousameh Karim", diffusée sur le fief du sensationnel, la première chaîne télé privée du pays, j'ai nommé Hannibal TV.



Depuis quelques années Abderrazek traite avec une certaine lourdeur et un incroyable ton paternaliste des drames sociaux, ce qui visiblement, plait aux téléspectateurs à croire les taux d'audience qu'il arrive à atteindre.
J'avoue ne jamais regarder ce genre d'émissions. Je suis peut-être un pauvre égoïste qui préfère se faire plaisir à lire un passage de Amine Maalouf ou faire une partie de PS3 que de participer aux lamentations générales à propos d'une vieille que la fille bat régulièrement.



Sauf que Abderrazek Chebbi se démarque de son frère Ala qui présente quasiment la même chose sur la chaine concurrente, par ses questions "philosophiques" qui laisseraient perplexes les plus grands penseurs de l'humanité.
Je cite : "C'est ton frère.. Mais est-ce que vous-avez la même mère ?"
"Qu'est-ce que tu as ressenti quand ta petite fille s'est faite écraser par le train de la banlieue sud ?"
"Avant que l'on ne vous renvoie de votre maison, où est-ce que vous habitiez ?"
...



Ces interrogations dénotent évidemment d'un esprit fort brillant. Mais, on ne peut pas en vouloir à quelqu'un d'avoir un QI très inférieure à la moyenne... C'est comme cela...
Ce serait très puéril de se moquer des capacités, aussi limitées soient-elles d'autrui.
Justement, ce n'est pas ce que je ferai dans ce billet. Mais, j'ai le droit de critiquer l'exploitation faite par ce présentateur des malheurs d'autrui.
La plus parfaite des illustrations c'est le cas de Sarra, le nourisson qui a été kidnappé il y a quelques mois et dont l'affaire a été mise au grand jour grâce à l'émission "El Mousameh Karim".



Il se trouve que le bébé vient d'être retrouvé au grand bonheur de ses parents.
Aussitôt, Mosaïque FM et Hannibal se ruent vers l'affaire pour se faire une pub inespérée sur le dos du buzz créé autour du kidnapping.
S'approprier l'affaire et jouer au héros et au sauveur de l'humanité dans l'unique but de faire parler de lui... Visiblement, notre Abderrazek n'est pas aussi simplet qu'on n'aurait tendance à le penser.
La preuve en images:














Il est évident dans la manière de déclarer: "Nous l'avons retrouvée", en sachant que c'est la police qui a retrouvé la fille et non pas Hannibal tv même si son show a participé à médiatiser l'affaire.
Puis, plus loin sur la vidéo, la mère lui chuchote sur un fond musical des plus gais des mots qu'on imagine quelque peu, gratitude et louange, logiquement... Abderrazek sourit en baissant presque les yeux, embarrassé par ces manifestations humaines... 
Et puis en esquissant un autre sourire, cette fois plein de malice, il regarde la caméra et demande aux téléspectateurs d'être au rendez-vous le lendemain pour suivre l'émission spéciale à propos du cas  Sarra !


Au cours de l'émission, il y a une barre qui s'affiche en bas de l'écran qui nous informe qu'on peut envoyer des messages surfacturés pour exprimer notre soutien à la famille de Sarra et notre immense bonheur qu'elle ait été retrouvée...


C'est tout simplement dégoutant de voir comment des drames familiaux sont surexploités par des chaînes qui font du sensationnel leur cheval de bataille.
Faire de l'argent sur les larmes des invités. Cette chaîne est à assimiler à la presse boudourou qui publie des (fausses) déclarations détonantes à leur une au détriment du bon gout et du bon sens.
Ils se foutent de nous. Au lieu de nous attirer par une matière audiovisuelle consistante, il choisissent la solution de facilité. Qu'ils sachent de toute façon que depuis longtemps, je les boycotte.

lundi 6 septembre 2010

L'éducation nationale ou l'art de la masturbation intellectuelle...

Ces derniers jours, l'éducation nationale connaitra des changements radicaux.
Désormais, le niveau qui a touché le fond rebondira pour s'en aller côtoyer les étoiles...
Tout cela est dû à cet ensemble de décisions d'une profondeur inouïe.
Tenez-vous bien !

Dorénavant, l'élève se reposera dix jours pour toute période de quarante jours de bons et loyaux services.

De plus, le système de la semaine bloquée sera aboli puisqu'il ferait perdre beaucoup de temps à l'élève qui n'est ni en vacances ni en train de gouter aux indescriptibles joies du savoir pendant toute cette période là.

Par ailleurs, il n'y aura plus d'examen du bac sport et l'on comptabilisera pour chaque élève la moyenne annuelle de l'éducation physique. (Ce que je ne conteste pas vu les dégâts provoqués chaque année par ce genre de défoulement pré-examen)

Enfin, la cerise sur le gâteau, les élèves n'écouteront plus l'hymne national dans la cour mais dans leurs classes respectives en scandant par la suite des slogans patriotiques...

Voilà !
C'est tout ce qui nous manquait pour pouvoir sauver un système éducatif à la dérive.
C'est tout bête, mais fallait y penser...
Il fallait simplement s'attaquer à la forme du problème et pas au fond...
Bravo tout le monde.
Ce n'étaient pas les programmes qu'il fallait modifier. Ni les profs qu'on devait remettre à niveau.
Mais notre système souffrait juste d'un léger "vice de forme"...
Demain tout ira mieux...

La masturbation intellectuelle bat son plein...

C'est seulement à se demander si le monde est vraiment sérieux...

dimanche 5 septembre 2010

Issam Jomâa, le bouc émissaire idéal...




Tout d'abord, intéressons-nous à ce match rocambolesque qui a opposé la Tunisie à la modeste équipe du Malawi.
Dés que l'arbitre a donné le coup d'envoi, j'ai tout de suite senti que l'équipe en face pouvait très bien créer la surprise, d'une part vu la fébrilité et la lenteur exemplaire dans le replacement de notre défense (d'autant plus que nous jouions l'attaque placée. On attaquait en nombre. On laissait de ce fait des espaces pour l'adversaire) D'autre part, l'adversaire du jour base tout son jeu sur les contre-attaques et arrive à monter rapidement vers le camp de Kasraoui.

Cependant, c'était un match largement à notre portée si ce n'étaient les ratages incroyables qui se sont suivis tout au long des 90 minutes.

Revenons maintenant au cas Issam Jomâa.
C'est le deuxième meilleur buteur de notre équipe nationale de tous les temps et le premier encore en exercice.
Il lui est arrivé de sauver l'équipe par des buts inespérés à des moments cruciaux dans des déplacements difficiles. Pourtant, il n'a jamais bénéficié de la sympathie du public.

Je ne vais pas vous dire que ce joueur est exceptionnel. 
Je ne vais pas vous dire qu'il est exempt de tout reproche.
Mais ce que je trouve inadmissible c'est qu'un joueur de l'équipe nationale soit pris à partie par le public (qui a en partie accédé au stade gratuitement d'ailleurs) qui l'a sifflé de bout en bout même après avoir réussi le doublé.

C'est révoltant. C'est désolant. C'est inacceptable.
Le meilleur élément d'une équipe à la dérive qui sert de bouc émissaire à un public qui s'ennuie et qui n'a de ce fait rien de mieux à faire  que de démolir toute ébauche de beau jeu.

Je sais que Issam Jomâa est antipathique. Il a une gueule antipathique. Il ne sait pas s'exprimer sans placer un 'ma3net'ha" toutes les deux secondes. Il fait des déclarations dont il pourrait et il aurait du se passer. Il passe parfois à coté de ses matchs (le match du Cameroun à la dernière édition de la CAN, par exemple) et quand il est en méforme, on a tout juste envie de l'expédier sur Mars...
Mais le fait est là, ce joueur est le meilleur attaquant tunisien actuel et peut-être même des cinq dernières années.
Le pire dans toute cette histoire, c'est que cette masse qui siffle un joueur de sa propre équipe, originaire de son propre pays, héritier de sa propre culture et qu'ils sont, à la base, venus encourager, n'est en fait influencée que par les sketchs de Wassim Herissi Alias Seyes khouk qui a su au fil de ses blagues souvent drôles, convaincre le public que ce joueur est un moins que rien, le dépeignant dans le portrait du parfait antihéros...

C'est à dire que dans notre beau pays, Wassim Herissi, jeune humoriste de talent arrive avec une facilité déconcertante à faire d'un personnage ce qu'il veut parce que ses auditeurs, influençables qu'ils sont, n'ont pas assez de neurones pour faire la différence entre sketchs et vraie vie.

L'opinion publique tunisienne s'est récemment radicalisée, trouvant dans le réseau social facebook un espace inespéré pour exposer "librement" sa haine farouche, ses complexes, son ignorance et sa volonté de se mobiliser pour une cause... Peu importe s'il s'agit d'un faux  problème, d'un bouc émissaire ou de faux ennemis... L'important c'est d'être tous d'accord, de siffler en chœur et que le peuple l'emporte enfin. Mais si la bataille est fictive, les victimes, quant à elles sont bien réelles... 

jeudi 2 septembre 2010

Ils viennent de finir de libérer l'Irak...

Sept ans et demi après l'invasion de l'Irak par l'armée américaine et ses alliés se basant sur de fausses allégations à propos d'armes de destruction massive qu'aurait caché Saddam Hussein pour nuire à l'humanité... La guerre n'est plus...
George W. Bush promettait au peuple irakien la "démocratie" dont il aura toujours rêvé. Au final, il lui permet la guerre civile qu'il aura toujours redouté.

Mais une guerre civile, ce n'est pas rien ! Il a fallu donc la payer au prix d'armes prohibées par toutes les conventions pendant l'invasion de l'Irak que ce soit pour la première ou la seconde édition.

Ce que le père des Bush(er) aura entamé, le fils l'aura achevé. Il n'en reste pas moins que le saint esprit agonise à l'heure actuelle.

Au départ, les fins crapuleuses de cette guerre n'ont pas manqué à tous les hommes libres de ce monde, mais même les hommes libres courbent la tête devant la force dissuasive d'une superpuissance.

Les states placent des présidents un peu partout, en destituent d'autres, financent des coups d'état suivant leurs intérêts et provoquent des guerres pour doper leur industrie d'armement.
Ils se moquent de la fillette qui allait tranquillement à l'école sous l'ère Saddam et qui a perdu tous les membres de sa famille et quelques membres de son corps sous le bombardement "salvateur" de la US Army.

Saddam Hussein est aussi un criminel de guerre, il ne faut pas se leurrer. Au même titre, d'ailleurs, que Milosevic, que la famille Bush et que plein d'autres bêtes sanguinaires...
Je ne peux pas m'empêcher de penser que les kurdes et les chiites d'Irak qui ont assez pâti des frasques de leur leader, avaient cru un tant soit peu à la "mission civilisatrice" des USA au cours de cette guerre, même si la civilisation irakienne est dix fois plus importante que celle des states...  Ou du moins les avaient-ils accueillis à bras ouverts parce que l'ennemi de mon ennemi est mon ami,

Aujourd'hui l'armée américaine rebrousse chemin quittant le bourbier dans lequel elle s'était faite piéger...
"Le deuxième Vietnam", ils l'ont dans la poche... La guerre ils l'ont déjà gagnée en dépit des apparences...
Le pétrole est désormais sous leur emprise. Ils ont un allié de poids dans la région. Ils ont corrigé un leader qui leur tenait tête et donné par la même occasion une leçon à tous les dictateurs qui auraient la mauvaise idée de faire pareil.
Quant à leurs morts c'est rien comparé aux milliards de dollars qu'ils auront amassé en écoulant leurs armes et en détournant le pétrole et qu'il continueront à empiler en reconstruisant un semblant de pays à partir des vestiges de leur passage meurtrier.

Mais que laissent-ils finalement aux irakiens ?
Sept ans et demi de dévastation, d'affrontements, de chaos, d'insécurité ont eu raison de ce pays qui, rappelons le, il y a une vingtaine d'années et plus, ravitaillaient généreusement le peuple tunisien (entre autres)  de vivres et de livres...
Quoique l'on puisse dire de l'Irak de Saddam, c'était, en tout cas, un pays uni autour de son dictateur non par un rêve ou une utopie mais par l'insoutenable crainte des représailles des hommes de main du parti du baath.
Ce n'est pas une vie, me diriez-vous... Mais dans cette mosaïque ethnique comment pouvez-vous prétendre tenir en haleine ce pays autrement ?
C'est triste, mais c'est comme cela. Il y a des régions qui sont faites pour la dictature, elles ne s'épanouissent que dans les poings fermés d'un homme intransigeant. Il ne faut qu'observer l'histoire contemporaine de l'Irak pour s'en rendre compte, faite de coups d'état incessants et de prises de pouvoir sanglantes.

Aujourd'hui, comment oublier Abu Ghraib et son affreux scandale ? Comment passer outre l'humiliation des arabes en exécutant Saddam le jour de l'aïd el kebir ? Comment oublier les scènes de vol du grand musée de Baghdad sous les regards bienveillants des soldats américains ? Comment oublier que Bush W. a pissé sur l'ONU et la France (son droit de véto compris) et toute la communauté internationale? W. qui a plus que jamais ravivé le sentiment d'injustice de par le monde, W. qui a fait des centaines de milliers de victimes au cours des différentes guerres qu'il a amorcé ? Comment oublier que l'immense histoire d'un pays comme l'Irak, pays du Tigre et de l'Euphrate et Pays de Hamourabi, a été piétinée par des rangers boueux portés par les soldats ricains...

Telle une jeune fille qui se fait violer par un étranger dans une impasse au vu et au su de toute la planète et qui se fait aussitôt lyncher par ses proches pour le déshonneur causé à la famille, l'Irak, se lèvera, redressera ses habits, séchera ses larmes, apprendra à pardonner d'abord à ses proches, ce peuple exemplaire mais bien trop occupé à faire sa guerre civile...
Tout le monde omettra les effroyables cris de désespoir de cette jeune fille qui n'était pas heureuse, mais qui n'aurait jamais osé songer au suicide auparavant. Cependant, l'histoire n'oubliera jamais qu'elle a été la triste victime d'un viol qui restera impuni par indifférence ou par impuissance de tous les spectateurs d'une scène à vous glacer le sang.

Pis encore, demain les agresseurs seront accueillis en grandes pompes chez eux, tels des héros de guerre...

Pour finir, il faut dire que les USA, implantés comme il se doit dans ce pays, ne le quitteront plus jamais maintenant.
L'envahisseur est (presque) parti, certes... Mais, ils nous lègue un pays désert, une déferlante de violence et tout de même, faut-il se l'avouer, la liberté... d'enterrer nos morts ou de les faire incinérer...